Dans les eaux froides et profondes de l’océan, le poisson phare s’avance. Dans son ondulation sans fin, le jour et la nuit se confondent. Pour lui, rien n’est plus important que sa ronde. Contre les courants mauvais, contre la mer agitée au-dessus, contre les vagues qui le remuent, sereinement il suit sa route balisée. Dans les eaux froides et profondes de l’océan, le poisson phare s’avance.
Son œil en cercle grand ouvert devine tout ce qui vient et rien ne saurait le dévier de son chemin. Au travers des bancs de poissons qui défilent, des rayons de soleil qui percent, de l’épaisseur des eaux qui bouillonnent et grondent, ses nageoires écarlates inlassablement le propulsent toujours devant, toujours plus loin, ni fuite ni point. Son œil en cercle grand ouvert devine tout ce qui vient et rien ne saurait le dévier de son chemin.
Sur son dos écaillé repose son trésor. Le vieux phare rouge et blanc scintille de sa lumière d’or par tout temps, à toute heure. De la surface des flots il dépasse. Mis en mouvement par le poisson qui le porte, le phare tournoie sans cesse, éclairant les navires et leurs équipages. Le danger des côtes leur est ainsi révélé. Sains et saufs, ils passent au large du péril. Sur son dos écaillé repose son trésor.
Street art par Veks van Hillik, œuvre réalisée dans le cadre du festival d’art urbain de Bayonne « Points de Vue« .