La lumière du jour, grise, éclairait d’un flou étrange la rue dans laquelle j’avançais. Au début, la rue ne semblait pas vouloir admettre de fin, mais plutôt jouer avec ce sentiment d’inconfort des longues voies qui désorientent.
Enfin le bout de la rue apparut. Un mur se dressait là, et il paraissait impossible de le franchir. Ah ! Satanée sans issue ! Il faudrait remonter tout le chemin, qui bien que ligne droite, avait l’air incertain.
Mais pour l’heure, tout se passait comme si le mur attirait à lui, inexorablement. En me rapprochant, je remarquais que des formes troublaient sa surface. Démesurées, ciselées, inquiétantes.
Une forme se dessina enfin, une main gigantesque, ombre palpable, qui cherchait à s’emparer de moi. Je parvenais à échapper à chacun de ses assauts, mais coincé dans le fond de rue, pressé conte le mur, je ne pourrais lui échapper bien longtemps.
Dans une ultime tentative, la main fut sur moi. Aussi je me débattais de toutes mes forces pour m’extraire de ses griffes qui se refermaient sur mon corps tout entier… et me redressai soudain d’un bond, en transe, dans mon lit, tremblant, agrippant aveuglément le poignet de ma femme, le regard apeuré, qui, contemplant mon sommeil, caressait tendrement ma chevelure.
Streetart par Florian Marco