Sœur Suzie s’usa, sans s’assurer sans sourciller, sa santé à son hospice à chats de gouttière sans toit, sans se soucier si ceux-ci savaient que ce service qu’ils recevaient ne nécessitait ni pension versée ni suzeraineté de cette saisissante abbesse,
dont hélas l’existence suscita plus admiration que vocation, situation si souvent observée en sacerdoce et mission sacrée, saluable et saluée à la disparition de la sainte personne, occasion de cents oraisons et discours encensants, rendez-vous de cette population croissante, qui de son vivant, a tant souhaité s’investir sans en avoir le temps, mais ça Suzie le sait, c’est faiblesse plus que méchanceté, et sa largesse d’esprit, son âme passionnée l’incite au salut de tous, au-dessus de ce que ceux-ci pensent de leur condition de leurs actions, sa récompense à elle, c’est ses chatons en bonne santé, qui, cela est sûr, à son dernier souffle miauleront ensemble leur tristesse à l’adresse de cette maîtresse qui toute sa vie, plaça toute sa foi dans l’espérance de s’éveiller à une conscience supérieure, promesse d’une jeunesse renaissante, soubresauts félins dans la danse des siècles.
Street art par Kam & Laurène