L’Océan envoyait dans une onde continue ses vagues à l’assaut des pierres du vieux port. Imperturbables, elles se fracassaient en une explosion d’écume blanche, insensibles à l’arrogance de la construction, entêtées au point d’adopter l’acharnement comme mode opératoire.
Au-dessus, le ciel offrait un miroir inversé à cette mer agitée. Son bleu accueillait quelques nuages, formes impalpables distribuées sereinement sans fin. Au bruit berçant des vagues, il répondait par le sifflement discret du vent se faufilant parmi les bateaux ici abrités.
Arrivés au bout de la digue, les voyageurs se reposèrent devant le théâtre des éléments. Ils avaient déjà perdu le compte des jours depuis leur départ. Seule la route à venir était importante. Là, sur leur perchoir, ils respiraient à pleins poumons le sentiment d’avoir atteint un bout du monde, point de bascule se confondant avec le passage de l’autre côté de l’horizon.
Leur embarcation sonna sa prochaine sortie du port; sa lourde mécanique enclenchée commençait à libérer de la fumée. Le singe et l’oiseau échangèrent un regard. La suite du périple les attendait. Les compagnons remontèrent la digue pour rejoindre le bateau, scellant sur le quai leur amitié dans cette aventure.
Œuvre de MonkeyBirdcrew
L’ambiance du texte a été inspirée par les chansons « Fool that I am » et « Hurricane Season » de Kula Shaker, issues de leur album « Strangefolk » (2007)