Les faisceaux de lumière balayaient le vide sous-marin. Devant les puissants phares, les ruines de l’ancienne Capitale se dessinaient, taillaient l’horizon jaunâtre de l’éclairage, superbes découpes, vestiges de vieux quartiers.
Le fantôme plancton était légion. Ce résident avait une utilisation des lieux sans doute bien différentes de ceux qui avaient assemblé ces pierres en murs, habitations, immeubles, rues et ruelles.
A-t-on déjà vu le plancton se rendre au café ? Le cône lumineux ne semblait en tout cas révéler qu’une activité minimale, consistant à se maintenir en suspension dans cet environnement riche d’histoire et pourtant, en apparence, indigne d’intérêt pour un fantôme.
Et soudain la faune fantomatique fut balayée par le puissant passage du véritable propriétaire de la place. Les capteurs de la capsule d’exploration s’affolèrent, et la structure entière de l’engin vibra, s’ébranla, frissonna, et ses phares peinèrent à se stabiliser.
Mais le monstre marin était ferré. Avec un temps de retard, tout propulseur en marche, la capsule se lança à la poursuite de la bête qui loin devant fendait les eaux, traçant à sa suite telle une ombre dans son sillage.
La rage de cette course effrénée se disputait déjà au loin.
Le calme revenu, le fantôme plancton reprit sa position initiale, légèrement, comme la voilure se dégonfle après la bourrasque.
Streetart par Kraken