Où trouver la foule? Sans risquer de commettre trop d’erreurs, on peut légitimement affirmer que la foule se rencontre là où tout le monde va. Ainsi apprécie-t-elle particulièrement les lieux publics : transports en commun, places, sorties de grands magasins, de métro ou de bergeries, car de la foule au mouton, il n’y a qu’un pas de l’oie.
La foule se caractérise par son côté noir de monde en mouvement, à la différence du mouton qui, quand il n’est pas en troupeau, est d’un bêlant-comme-neige stagnant. A cet égard, météorologiquement, la foule sort par tous les temps, que sur le sol les fous les chevilles se foulent ou que les soldes les folles courent. Quelle folie la foule !
La foule ne s’exprime que par bouhaha et ignore la musicalité des mots, ce qui rend ses mouvements tout à fait déplaisant à nos sens. Notons enfin que la foule est bête, voire sotte, mais pas trop loin, sa densité l’empêchant généralement de prendre le recul nécessaire pour se projeter. Très prisée pour sa faculté d’embrigadement, la foule se fond facilement dans les masses, d’où l’expression « con comme une foule ».
Mais enfin pourquoi la foule? La foule trouve sa raison d’être dans sa matière première, l’Homme. Celui-ci n’ayant pas trouvé mieux que la vie en société pour s’épanouir, il lui faut régulièrement se livrer à la formation de la foule. Etrange paradoxe toutefois, car si l’Homme est en règle générale son instigateur, il ne conçoit que peu d’intérêt pour ce rôle et va jusqu’à mépriser les autres qui l’aident à constituer la foule.
D’agacement il peut soudainement utiliser les locutions « oh lala le monde! », « mais c’est irrespirable ici! » ou « casse-toi pov’ con! ». Tant de haine dans un si petit corps noyé dans son bain ! De foule en foule, on observe la même frustration du piétinement qui confine à l’abrutissement du marcheur.
Personnellement, ochlophobe de nature, je n’ai trouvé comme seule échappatoire à la foule que le doublement par accélération, accompagné de bousculades au besoin. Tristes Pratiques.
Streetart par Groove
C’est un texte pour lequel je n’attendais plus qu’une oeuvre de streetart afin de l’illustrer sur le présent blog. J’ai publié cet article sur un précédent blog il y a quelques années. Ce billet était alors illustré de photos que j’ai prises au cours de mes voyages, et qui illustrent la foule à travers le monde. Principalement les plus belles foules photographiées ont été capturées en Asie (Chine, Japon, Corée). L’article original est disponible à cette adresse. J’ai laissé en public sur ce blog les premiers articles que j’ai publiés sur internet et espère, si vous vous y baladez, qu’ils vous amuseront.