Au loin, au fond du jardin, la porte se dessinait peu à peu.
C’était une journée magnifique, ensoleillée, faite de rires, de joie, d’innocence. Chaque brin d’herbe rayonnait de vert. Le bonheur tel que je le conçois.
Puis sur la fin du chemin, le mur, gris, raide, froid, précisait les choses.
Pendant ce temps, aveugle et agité, ses mains tâtonnaient alentour, crispées, nerveuses. Une moiteur désagréable l’enveloppait, celle des chaleurs d’été, celle qui rend les draps inconfortables.
Mais déjà le bruit strident du matin criait.
La porte m’attirait toujours plus, jusqu’à se distordre à mon approche, le monde sur le point de se renverser.
Je portais la main à la poignée et franchissais la porte. Sa main éteignit hargneusement le réveil, et il ouvrit péniblement les yeux.
Street art par Pejac