J’aime bien mon humain. Il est vraiment très beau. C’est un Gris du Bas Lyon, une espèce qui se raréfie. On le reconnait facilement : il a des marques caractéristiques sous les yeux et un pelage capillaire typique. Mon vendeur m’a dit que ça demande beaucoup d’entretien ces petites bêtes. Mais vous savez pour un vieil hibou comme moi, c’est pas grand chose. Finalement il me tient compagnie et occupe mes journées.
Et puis, le Gris du Bas Lyon, c’est intelligent comme espèce humaine. J’arrive à lui apprendre des choses.
Chaque matin, je lui montre comment voler. Je lui fais des démonstrations autour de sa cage pour qu’il voie bien le geste de mes ailes. Au début, il était un peu timide. Maintenant, il se prend au jeu et reproduit fidèlement les mouvements que je lui montre. Il croise ses pattes avant et joint ses doigts qu’il agite en rythme. C’est ainsi qu’il mime mon vol.
Son cerveau est également suffisamment développé pour que l’on puisse avoir des échanges basiques. J’ai déjà réussi à lui apprendre une vingtaine de gazouillements. Il aime me montrer qu’il sait et répète en boucle ce qu’il a en mémoire : « bonjour », « j’ai faim », « il faut dormir », « volons », « t’es pas beau »… Il me fait beaucoup rire!
Il apprend vite. Il est doué. Ceci dit je ne parviens pas à savoir s’il reproduit mécaniquement ce qu’il voit et entend ou s’il a conscience de ce qu’il fait. Parfois j’ai l’impression qu’il est curieux, qu’il ne demande qu’à apprendre. J’essaye alors de lui transmettre ce que je sais : ce que l’on ressent lorsqu’on vole et que l’on observe le monde depuis le ciel. Mais ça il ne le comprend pas.
Je crois qu’il est simplement heureux avec une litière propre et une gamelle pleine.
Street art par Agrume