Au détour d’une rue vers le Boulevard de la Villette, je suis tombé sur ce sticker de 1984. Pour l’illustrer, plutôt que de piocher toujours dans les mêmes citations de cette œuvre aussi géniale et cultissime que terrifiante, j’ai trouvé plus intéressant de reproduire un extrait de la lettre qu’Aldous Huxley a adressé à George Orwell pour le remercier de l’envoi de son livre.
Huxley finit naturellement par se livrer à une comparaison entre les deux cauchemars totalitaires d’encadrement des masses, expliquant pourquoi la piste qu’il présente dans son Brave New World est selon lui la bonne. Pour aller plus loin dans sa logique, je vous recommande la lecture de « Retour au meilleur des mondes« , texte publié environ 30 ans après son chef d’œuvre, et dans lequel il examine la réalisation de ses descriptions.
Et pour vous, les systèmes que ces deux auteurs décrivent ont-ils une actualité ? Et si oui, laquelle de ces deux conceptions du développement politique est en cours de réalisation, la dictature par le bonheur obtenu chimiquement d’Huxley ou l’encadrement répressif des individus d’Orwell? Vous avez 4 heures !
Extrait de la lettre du 21 octobre 1949 à retrouver dans son intégralité sur Letters of Note:
« Within the next generation I believe that the world’s rulers will discover that infant conditioning and narco-hypnosis are more efficient, as instruments of government, than clubs and prisons, and that the lust for power can be just as completely satisfied by suggesting people into loving their servitude as by flogging and kicking them into obedience. In other words, I feel that the nightmare of Nineteen Eighty-Four is destined to modulate into the nightmare of a world having more resemblance to that which I imagined in Brave New World. The change will be brought about as a result of a felt need for increased efficiency. Meanwhile, of course, there may be a large-scale biological and atomic war — in which case we shall have nightmares of other and scarcely imaginable kinds.
Thank you once again for the book.
Yours sincerely,
Aldous Huxley »