Cela fait maintenant trois ans que ce projet se fraye, bon gré mal gré, son chemin vers la publication. Trois années donc, au cours desquelles, il a fallu travailler à raconter la meilleure histoire possible sur cet incroyable événement artistique que fut la visite de Banksy à Paris en juin 2018. Difficile de trouver les mots pour vous dire toute la joie que j’ai à partager cette nouvelle avec vous ! Car oui, ce livre existe et il est disponible dans la boutique de ce site.
Voici un billet pour présenter en quelques mots le contenu de ce livre, le seul à ce jour qui a pour sujet la visite de Banksy à Paris.
Raconter Banksy à Paris
Le 20 juin 2018, les passionnés de street art découvrent à la Porte de la Chapelle un mur graffé. Celui-ci montre une fillette en train de peindre à la bombe un papier peint pour couvrir une croix gammée. Les jours qui suivent offrent leur lot de nouvelles œuvres. Avenue de Flandre, Maubert, Sorbonne, Beaubourg, Bataclan… à chaque apparition, la rumeur colporte le nom de Banksy. Le 26 juin, le pochoiriste de Bristol publie sur son Instagram une première revendication d’une de ses réalisations parisiennes. Il confirme la paternité de la dizaine d’œuvres et commente en quelques mots certaines d’entre elles.
Mais, pour qui a suivi cette folle semaine artistique, c’est l’étonnement !
La gamine de la Porte de la Chapelle avait orienté la réception du travail de Banksy à Paris sur la question des migrants. Or dans sa première publication, l’artiste parle des 50 ans de mai 1968 et de Paris comme lieu de naissance du pochoir artistique moderne. Comment donc comprendre cet écart thématique ? Que cherche à nous dire l’auteur ?
De l’art de la révolution…
L’idée de publier quelque chose pour raconter cette folle semaine s’est alors rapidement imposée. Il y avait urgence à prendre le temps de raconter ce quelque chose. En effet, l’euphorie combinée des media et des réseaux sociaux avait imposé une réception événementielle de cette résidence éclair.
Mais quand Banksy prend la parole pour publier ses réalisations, l’événement peut laisser la place à l’écoute d’un message porté par une mis en scène soignée. Celle-ci convoque à plusieurs reprises la notion de révolution. L’esprit du cinquentenaire de mai 1968 plane fortement dans la galerie que l’artiste offre à Paris. On le retrouve dans plusieurs réalisations, ouvertement revendiqué sous forme de cartouche dans la rue (cf. les photos gauche et droite ci-dessus). On le lit dans la première publication partagée par l’artiste sur Instagram. L’esprit de 1789 apparaît également ici et là. On le voit dans le personnage de Napoléon, on le lit dans l’une de ses citations, on le devine dans le détournement de notre devise nationale.
Cet héritage historique français et ses paradoxes (surtout ses paradoxes !) intéressent Banksy. Et sous les bombes du pochoiriste, Paris devient une scène de théâtre, dont les œuvres sont comme des actes qui donnent vie à ces paradoxes.
…à la révolution de l’art
Ces révolutions politiques entrent en résonance avec une autre révolution, artistique cette fois : le street art. Un rat armé d’un cutter de street artiste, qui tourne le dos au Centre Pompidou, le musée d’art contemporain : en une image forte, Banksy donne le ton ! Et le rat pochoiriste de Beaubourg se met à discuter avec la gamine graffeuse de la Porte de la Chapelle. De quoi parlent-ils ? Eh bien pourquoi pas de qui des deux est acteur ou profiteur de cette révolution !
Découvrez la suite dans notre essai : « Que reste-t-il de nos révolutions ? Notes sur l’intervention de Banksy à Paris« .
Pour infos :
Le livre sera présenté le dimanche 24 octobre 2021 à la YAM.
Titre : Que reste-t-il de nos révolutions ? Notes sur l’intervention de Banksy à Paris
Auteurs : Yohanan Winogradsky et Quentin Gassiat
Préface : Pierre-Michel Sailhan
Editeur : Critères éditions
Collection : Les chroniques du Street art
Prix : 18 euros
[…] publication des éditions Forgotten Dreams de mon ami – et co-auteur de notre essai consacré à Banksy – Quentin Gassiat, le récit, exercice par moments déroutants de parlé à l’écrit, […]