Quel sort étrange s’abat sur les sens
Pour que luttes et batailles soient vaines,
Et qu’ainsi sans heurts ni remous ni peine,
Las sur lit, passons du monde à l’absence ?
Quelle part d’Être quitte donc le corps
Pour emprunter, loin là-bas, voies célestes
Et chemins des astres pointant vers l’Est,
Mondes sans fin traversés jusqu’à l’aurore ?
L’âme des Justes pendant le Sommeil –
dit Hugo – Contemple un ciel mystérieux,
De son reflet éclaire les radieux,
De sa splendeur les comble de merveilles.
Œuvre de Hopare sur le mur des rêves de la rue des Maronites. Le poème est une méditation sur un extrait des Misérables de Victor Hugo. Jean Valjean, dans l’ombre, sur le point de voler l’argenterie de l’évêque qui l’héberge, observe ce dernier dormir du sommeil du juste, éclairé par un rayon de lune.
« Le monde moral n’a pas de plus grand spectacle que celui-là : une conscience troublée et inquiète, parvenue au bord d’une mauvaise action, et contemplant le sommeil d’un juste », Les Misérables, tome 1 (1862)