Loin de là, dans le secteur de la Butte, s’était nouée une étrange entente entre la ruse et l’élégance. Les forces proto-evolutionnaires, celle des humains et leurs espèces de soutien, maintenaient une forte pression sur les portes Sud de la ville. Tel fut le cadre de cette alliance de circonstance entre renards et flamants roses.
Les renards, anticipant leur future acquisition territoriale lors de la préparation de la Grande Coupure, s’enthousiasmèrent pour la réserve de quincailles de la Butte. C’était la plus importante de la ville et donc un élément stratégique à l’ère mécanico-vectorielle. Le commerce et ses revenus leur étaient assurés.
Les flamants quant à eux s’intéressaient au traffic des grands axes, celui du Nord plus spécifiquement. Par cette voie transitait quotidiennement l’huile des moulins que le travail de leurs longues pattes transformait en lubrifiant unique. Gare à celui des habitants mécaniques de la ville qui négligerait ce produit. Sans lui, leur corps serait rouillé et leur mouvement notablement réduit.
A eux deux, ces alliés imprévus, tenaient les ressources stratégiques de la faune clinquante locale nouvellement installée. Leur cohabitation se nourrissait d’une espérance commune: celle de faire croître leurs affaires indispensables, tandis que d’autres assureraient leur sécurité.