Levalet nous offre avec sa série « Odyssée », principalement parisienne, un superbe cadeau de début d’année. A travers sept épisodes (série en cours ?) tout en dessins, l’artiste conte l’histoire d’un jeune homme, confronté à la guerre. Depuis sa convocation jusqu’à sa désertion, on suit cet itinéraire en temps de guerre à travers une grande balade parisienne (cf. carte plus bas dans l’article).
Odyssée par Levalet : bande dessinée urbaine
Plusieurs épisodes sont composés de nombreux panneaux, qui habillent l’histoire de nombreux détails. Cela rend la narration rythmée et profonde. On tourne les pages de cette bande dessinée urbaine en se rendant d’une station à la suivante. L’idée se retrouve d’ailleurs dans une vidéo qu’a publiée Levalet pour illustrer le troisième épisode de la série, « Le Départ ».
La patte de l’artiste se retrouve tant dans son style reconnaissable entre mille que dans son traitement loufoque des situations. J’avais déjà eu l’occasion de publier des histoires allant dans le sens de ce doux décalage ironique, à l’occasion d’une de ses précédentes expositions au Cabinet d’Amateur (cf. liens en fin d’article). Si vous aimez ce mélange de dessin et d’humour, vous aurez plaisir à retrouver ce ton au cours de cette promenade sous le feu nourri des obus, bananes et autres casseroles.
Itinéraire street art d’une guerre qui n’était pas la sienne
Le projet Odyssée a commencé d’être publié par Levalet au début de décembre 2019 et le septième épisode, le dernier en date, a quant à lui été partagé le 11 février 2020. Il faut malheureusement noter que plusieurs des œuvres ont été endommagées, voire ont complètement disparu. A chaque endroit où elles ont été arrachées, on devine les ombres noircies sur les murs, témoins de la vulnérabilité des collages.
Côté balade, je suis parti des collages de Richard Lenoir pour ensuite me diriger vers Montmartre. Je n’ai donc pas vu les collages du 19è arrondissement. Dans mon parcours, je regrette particulièrement de ne pas avoir vu l’épisode 4 « L’enrôlement » de la rue des Récollets. Ce dernier semblait en effet réunir des pièces assez drôles illustrant l’envoi du soldat par l’administration au front. C’est l’occasion de noter que la distribution géographique des œuvres ne répond pas à un ordre narratif particulier. Vous pouvez donc prendre la promenade dans le sens que vous voulez.
Le street art pour raconter une histoire
Odyssée est un superbe projet, qui m’a particulièrement plu du fait de son approche narrative. Je trouve géniale cette approche du développement d’une histoire à travers le street art. C’est un aspect qui a inspiré la création de ce blog il y a quelques années, notamment au travers de séries d’histoires basées sur des œuvres réparties un peu partout dans la ville (cf. liens en fin d’article).
J’espère que nous aurons prochainement l’occasion de voir de nouveaux épisodes s’ajouter à la saga. En attendant, plus que jamais, si cette série vous plaît, précipitez-vous pour la voir car le collage est très éphémère !
Quelques compléments sur la série Odyssée par Levalet
- Vous pouvez suivre sur Instagram le compte spécialement créé par l’artiste pour sa série street artistique Odyssée : @levalet.odyssee
- J’ai répertorié sur une carte les lieux que l’artiste avait indiqué sur Instagram pour ses dessins
- Sur ce site, retrouvez quelques histoires dialoguant avec les œuvres de Levalet
- Exemples de séries narratives basées sur des œuvres de street art : « ce que j’ai vu dans tes yeux » – « le bestiaire d’Ardif » – « le cinéclub d’Invader »
[…] quelques unes des réalisations du street artiste dans les rues de Paris (voir billet ici sur la Voix de l’Art Urbain). L’intérêt du projet est multiple : dès le lancement, Levalet annonce l’ambition […]