{"id":2295,"date":"2019-07-08T20:58:05","date_gmt":"2019-07-08T20:58:05","guid":{"rendered":"https:\/\/lavoixdelarturbain.com\/?p=2295"},"modified":"2019-08-23T19:19:21","modified_gmt":"2019-08-23T19:19:21","slug":"streetart-paris-mains-peinture-mur-les-halles","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/lavoixdelarturbain.com\/2019\/07\/08\/streetart-paris-mains-peinture-mur-les-halles\/","title":{"rendered":"La Gifle Urbaine – Streetart par Artiste Inconnu, Paris"},"content":{"rendered":"

Trois ans, j’ai travers\u00e9 ces rues au plus press\u00e9, comme un ma\u00eetre passe en revue le chantier de fouilles qu’il m\u00e9prise \u00e0 force de le c\u00f4toyer. Arpenter son \u00e9tendue, de la sortie du m\u00e9tro \u00e0 mon bureau puis dans l’autre sens, en saisir les voies et leur enchainement, et, en une semaine de temps, figer pour la suite des jours ouvr\u00e9s l’optimisation de mon passage en son d\u00e9dale. Avec les autres ouvriers de cet ouvrage ignor\u00e9, nous nous croisons par centaines dans ses all\u00e9es chaque matin et chaque soir. Entre nous, aucune coordination des t\u00e2ches. Nos avanc\u00e9es parall\u00e8les confinent \u00e0 l’\u00e9conomie du nombre de nos pas plut\u00f4t qu’\u00e0 l’\u00e9change entre compagnons. Tous avons \u00e0 l’esprit la journ\u00e9e qui s’annonce ou celle qui s’est finie, occupation dont l’ajout des jours aux jours confirme le d\u00e9dain que portons aux chemins qu’empruntons.<\/p>\n

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Mais l’empilement des jours vaut parfois coupe qui se remplit. L’ultime goutte de mon vase suscita un picotement du c\u00f4t\u00e9 de l’envie de prendre l’air, des suites de la gifle que je recevais d’une main bien urbaine, m’offrant charitablement de souligner l’insolence de mon quotidien et de son ordinaire. La marque qu’elle imprimait dans la m\u00e9moire de ma joue agit depuis comme une boussole des sens. Le trac\u00e9 des rues est inchang\u00e9, les parcours sont devenus multiples. Avec les autres explorateurs, nous nous croisons parfois, arpentant l’\u00e9tendue du chantier de fouilles, v\u00e9rifiant ses moindres recoins, en qu\u00eate des signes laiss\u00e9s par les civilisations \u00e9ph\u00e9m\u00e8res. Le site r\u00e9v\u00e8le aux ma\u00eetres qui l’aiment ses tr\u00e9sors ; murs et pav\u00e9s crient leur existence aux arch\u00e9ologues lib\u00e9r\u00e9s de leurs obligations contractuelles diurnes. Et, \u00e0 pr\u00e9sent, c’est \u00e0 pas ralentis, que je scrute les rues, depuis trois ans.<\/p>\n


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Street art par artiste inconnu<\/p>\n

Vers les Halles ces derniers temps, j’ai vu appara\u00eetre quelques unes de ces mains, laiss\u00e9es comme traces sur les murs apr\u00e8s avoir tremp\u00e9 dans la peinture. J’en ai \u00e9galement aper\u00e7u d’autres vers Montparnasse. J’aime beaucoup cette manifestation d’art rupestre sur les murs de Paris. Voir ces mains rappelle sans doute plus encore que pour d’autres modes d’expression artistique, que le street art n’est pas n\u00e9cessairement affaire de pochoirs, de collages, de grands noms. Cette expression anonyme cherche simplement \u00e0 dire une pr\u00e9sence, humaine tout comme celle qui la d\u00e9c\u00e8le. C’est ce que raconte ce texte qui r\u00e9sume ce que l’art urbain a apport\u00e9 au regard que je porte sur la rue depuis que j’ai fait sa rencontre.<\/p>\n\n\n

C’est o\u00f9 ?<\/h2>\n\n\n\r\n \r\n \r\n \r\n <\/a>\r\n \r\n \r\n \r\n \r\n
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