{"id":2119,"date":"2018-07-02T06:58:41","date_gmt":"2018-07-02T06:58:41","guid":{"rendered":"http:\/\/lavoixdelarturbain.com\/?p=2119"},"modified":"2019-08-14T17:03:12","modified_gmt":"2019-08-14T17:03:12","slug":"streetart-paris13-c215-amour-maternel","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/lavoixdelarturbain.com\/2018\/07\/02\/streetart-paris13-c215-amour-maternel\/","title":{"rendered":"Niania chante la steppe – Streetart par c215, Paris 13"},"content":{"rendered":"

La steppe, la steppe tout en rond, le chemin s’\u00e9tend au loin; dans cette plaine silencieuse, le c\u0153ur s’emplit de tristesse.<\/p>\n

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D’un pas lent, ma Niania ador\u00e9e effectuait une ronde rituelle qui suivait le rythme de la chanson, toujours la m\u00eame complainte du cocher des steppes, qu’elle chuchotait \u00e0 mon oreille. Elle me serrait contre elle. L\u00e0 au creux de ses bras, dans sa chaleur, elle me ber\u00e7ait dans l’obscurit\u00e9 de la chambre, et nous parcourions ainsi l’immense \u00e9tendue de la steppe chant\u00e9e, pi\u00e9tinant les ennemis de la nuit venus agiter mon sommeil. Aucun de ces d\u00e9mons ne pouvaient survivre \u00e0 la lumi\u00e8re de son chant.<\/p>\n

L’odeur famili\u00e8re de son ch\u00e2le fatigu\u00e9 apaisait le plus amer de mes chagrins. J’agrippais ses franges et les enroulais autour de mes doigts pour \u00e9teindre les derniers hoquets de tristesse qui me secouaient. Sa main gauche remontait ma nuque et caressait mes cheveux.
\nLa chanson termin\u00e9e, elle d\u00e9posait sur mon front un baiser et r\u00e9citait dans une langue ancienne une pri\u00e8re que je n’entendais jamais en entier, b\u00e9n\u00e9diction invoqu\u00e9e pour le repos calme, d\u00e9livr\u00e9 des tumultes.<\/p>\n

Si la magie existe dans le monde, ma Niania en connaissait les secrets.<\/p>\n


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Street art par c215<\/a>, r\u00e9alis\u00e9 \u00e0 Paris dans le 13\u00e8 arrondissement. J’ai eu la chance de voir ce magnifique pochoir de Christian Gu\u00e9my \u00e0 trois reprises : \u00e0 Paris (pr\u00e9sent billet), \u00e0 Amsterdam<\/a> et \u00e0 Lausanne<\/a>. De ces trois versions, celle de Paris est la plus imposante.<\/p>\n

Et voici le chant de la Niania \u00ab\u00a0\u0421\u0442\u0435\u043f\u044c \u0434\u0430 \u0441\u0442\u0435\u043f\u044c \u043a\u0440\u0443\u0433\u043e\u043c\u00a0\u00bb, que l’on peut traduire par \u00ab\u00a0la steppe, la steppe tout en rond\u00a0\u00bb. Il s’agit d’une complainte triste d’un cocher des steppes, qui meurt de froid dans cet environnement silencieux et demande \u00e0 son ami fid\u00e8le de ramener ses chevaux, transmettre ses respects au pr\u00eatre du village et donner sa bague de fian\u00e7ailles \u00e0 sa bien-aim\u00e9e, en lui souhaitant de trouver quelqu’un de bien. Ambiance.<\/p>\n