{"id":1848,"date":"2017-12-28T15:42:29","date_gmt":"2017-12-28T15:42:29","guid":{"rendered":"http:\/\/lavoixdelarturbain.com\/?p=1848"},"modified":"2019-08-14T17:03:52","modified_gmt":"2019-08-14T17:03:52","slug":"streetart-paris-chat-noir-pochoir","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/lavoixdelarturbain.com\/2017\/12\/28\/streetart-paris-chat-noir-pochoir\/","title":{"rendered":"Le chat fait l’escalator – Streetart \u00e0 Paris"},"content":{"rendered":"

Les jours de beau temps, les aides-soignantes de la maison de retraite Le Parc installent leurs pensionnaires sur la terrasse, dehors au soleil. Vieux et Vielles l\u00e9zardent ainsi tant que la chaleur y est.<\/p>\n

<\/p>\n

Les activit\u00e9s varient.
\nMme M. qui a fait toute sa carri\u00e8re dans une bonnetterie palpe de sa main experte ses collocatrices et leur dispense de nombreux conseils.
\n\u00c0 c\u00f4t\u00e9 d’elle, MM D. et K. jouent aux cartes ensemble, mais pas aux m\u00eames jeux. Le premier murmure des secrets au Valet de c\u0153ur, le second aligne les cartes devant lui et parfois en retourne une au hasard qu’il regarde avec \u00e9merveillement, \u00e9mu que la figure repr\u00e9sent\u00e9e dessus soit rest\u00e9e intacte depuis la veille.
\nUn peu plus loin, Mme Z. contemple fixement, sans mot dire ni clignement des yeux, tout ce qui se pr\u00e9sente dans son champ de vision, immobile, avec sa m\u00e2choire lanc\u00e9e dans un mouvement circulaire lat\u00e9ral perp\u00e9tuel, que rien, pas m\u00eame le sommeil, n’interrompt.<\/p>\n

Enfin, c’est l’heure du spectacle. Lorsqu’ils sont tous lanc\u00e9s dans leurs activit\u00e9s respectives, et surtout pas avant, un chat du quartier, visiteur habitu\u00e9, fait son entr\u00e9e, savamment soign\u00e9e, attirant sur lui tous les yeux.<\/p>\n

Sa mise en sc\u00e8ne est bien rod\u00e9e, le f\u00e9lin malin connait par c\u0153ur sa partition et son public.
\nL’air innocent, l’air de rien, le matou s’avance en longeant l’autre c\u00f4t\u00e9 du muret. Il jette un regard par dessus son \u00e9paule, nonchalamment mais n’arr\u00eate pas pour autant le rythme de ses pas coussin\u00e9s et se tasse avec souplesse sur lui-m\u00eame. L’enchainement est fluide, si bien qu’avan\u00e7ant \u00e0 allure constante droit devant lui, il offre l’illusion de dispara\u00eetre petit \u00e0 petit derri\u00e8re le muret de pierres.<\/p>\n

La d\u00e9monstration de l’escalator est termin\u00e9e, et c’est comme \u00e0 chaque fois un succ\u00e8s ! Le chat r\u00e9appara\u00eet sur le rebord, triomphant. Il salue, acclam\u00e9 par les pensionnaires qui en redemandent. Des bouquets de croquettes sont lanc\u00e9s et inondent la sc\u00e8ne !
\nPuis le train train ronronnant de leurs activit\u00e9s reprend.<\/p>\n

Un sourire se dessine sur les l\u00e8vres frip\u00e9es de Mme Z. L’aide-soignante, venue lui donner son go\u00fbter, la voyant ainsi s’exclame : \u00ab\u00a0alors on r\u00eave \u00e0 quoi cette fois-ci, Mme Z. ?!\u00a0\u00bb<\/p>\n


\n

Le baccalaur\u00e9at en poche, je suis all\u00e9 travailler \u00e0 la maison de retrait de Saint Cloud. C’\u00e9tait, apr\u00e8s le baby sitting et les cours de soutien, mon premier vrai job \u00e9tudiant. C’est une exp\u00e9rience qui m’a \u00e9norm\u00e9ment marqu\u00e9 et j’ai souvent une pens\u00e9e pour nos Vieux et Vieilles qui y vivent, ainsi que pour le personnel qui s’occupe d’eux, parfois en leur donnant tout. Il y a quelques ann\u00e9es, j’avais \u00e9crit un article, d\u00e9j\u00e0 sous forme d’histoire, qui racontait la maison de retraite. L’id\u00e9e avait \u00e9t\u00e9 de faire un parall\u00e8le entre la chanson \u00ab\u00a0les Vieux\u00a0\u00bb de Brel et le quotidien dans la maison de retraite. Vous pouvez lire ce texte \u00e0 cette adresse<\/a>.<\/p>\n

\u00a0<\/p>\n

C’est o\u00f9?<\/span><\/h1>\n\r\n \r\n \r\n \r\n <\/a>\r\n \r\n \r\n \r\n \r\n
<\/div>\r\n \r\n \r\n
\r\n\t\t\t\t\r\n\t\t\t\t